Une proposition alléchante pour les amateurs de sensations fortes
Si vous cherchez une compacte sportive capable de distiller du plaisir en toutes circonstances, tout en préservant un certain confort au quotidien, alors la BMW M140i mérite toute votre attention. Rare dans sa catégorie, elle est une des dernières représentantes d’une espèce en voie de disparition : une propulsion six cylindres au caractère bien trempé, logée dans une carrosserie discrète mais affûtée.
Sur le papier déjà, il y a de quoi saliver. Sous le capot, un bloc 3.0L six cylindres en ligne turbocompressé (nom de code B58), développant 340 ch pour un couple généreux de 500 Nm. Disponible soit avec une boîte manuelle à 6 rapports (plus rare) soit avec une excellente boîte automatique ZF à 8 rapports, la M140i propose également une transmission xDrive sur certaines versions, bien que la propulsion reste le choix de cœur pour les puristes.
Mais au-delà des chiffres bruts, c’est surtout la manière dont elle délivre sa puissance qui crée le lien. Depuis le bas du compte-tours, le moteur réagit avec vigueur et souplesse. À moyen régime, il pousse fort, de façon linéaire mais jamais aseptisée. Et en haut, il grogne avec cette sonorité typique du L6 BMW, discrète mais présente — un vrai délice pour les initiés.
Une personnalité marquée : sportive mais civilisée
Le quotidien avec une M140i n’a rien d’un enfer. Contrairement à certaines concurrentes plus radicales comme la Honda Civic Type R ou la Renault Mégane R.S., la petite bavaroise mise sur un compromis intelligent entre sportivité et confort. La suspension n’est pas outrageusement ferme, l’insonorisation reste de bon niveau et l’intérieur est typiquement BMW : sobre, ergonomique, orienté conducteur.
Du coup, faire ses trajets maison-boulot ou emmener les enfants à l’école ne vire pas au supplice. Et c’est bien là l’un des grands atouts de cette compacte, qui se montre aussi agréable à vivre que performante. En ville, elle se faufile sans trop râler. Sur autoroute, elle se transforme en petite GT discrète. Et sur route sinueuse ? Elle révèle tout son potentiel.
C’est justement là que sa disposition mécanique unique entre en jeu. En étant l’une des dernières compactes du marché à privilégier une architecture propulsion, la M140i offre un comportement plus joueur, plus vivant que ses homogènes à traction intégrale ou traction avant. Évidemment, il convient d’avoir le pied droit mesuré, surtout sous la pluie. Mais avec un bon train de pneus et un ESP calibré intelligemment, les travers maîtrisés deviennent un vrai plaisir.
Un look qui joue la carte de la discrétion
Vous aimez les voitures qui se font remarquer dans la rue ? Passez votre chemin. La M140i ne cherche pas à se faire voir, et c’est tant mieux. Visuellement, seuls quelques détails trahissent son statut de sportive : jantes spécifiques, double sortie d’échappement, bas de caisse légèrement plus bodybuildés et, bien sûr, le badge « M140i » sur le hayon.
Cette discrétion est voulue. Contrairement aux modèles siglés « M » (comme la M2 ou M3), cette version « M Performance » mise sur l’efficacité et la polyvalence sans tomber dans l’exubérance. En somme, c’est une véritable voiture de connaisseur. Ceux qui savent… savent.
Et puis, il y avait de réelles possibilités de personnalisation lors de l’achat. Couleurs sobres ou plus voyantes, sellerie cuir, sièges chauffants, système audio Harman Kardon ou encore combiné d’instrumentation digital… Les configurations étaient nombreuses, avec un niveau d’équipement globalement généreux sur les derniers millésimes (2017 à 2019).
Performances : brutales mais maîtrisées
On l’a dit, la M140i développe 340 ch et affiche un 0 à 100 km/h abattu en 4,6 secondes (avec boîte auto). Des chiffres très proches de ceux d’une Porsche Cayman S… dans le corps d’une compacte cinq portes. Bluffant, d’autant plus que le moteur en a encore sous la pédale à mi-régime, avec des relances qui catapultent littéralement la voiture, quelle que soit la vitesse engagée.
L’équilibre du châssis est remarquable, même si ce n’est pas une pistarde pure et dure. Le train avant est précis, bien que parfois un peu léger en retour d’information, mais c’est la motricité du train arrière qui fait sourire. Sur route sèche et sinueuse, quelques glisses légères sont faciles à contrôler, procurant une sensation de maîtrise et de complicité rare dans cette catégorie.
Le système de freinage reste robuste même sur conduite soutenue, à condition de ne pas enchaîner les tours sur circuit. Une journée sur route de montagne ? Elle dira oui sans broncher. Une session « track day » intense ? Mieux vaut prévoir du renfort (plaquettes spécifiques, liquide DOT 5.1…).
Sur le marché de l’occasion : une valeur montante
Disponible jusqu’en 2019, la BMW M140i n’a pas été remplacée par un équivalent direct. Les nouvelles Série 1 (F40) ont misé sur la traction et des moteurs à 4 cylindres. Résultat : la M140i est devenue une pièce recherchée par les amateurs de belles mécaniques, tant pour son moteur emblématique que pour sa transmission arrière délaissée depuis.
Sur le marché de l’occasion, les modèles en bon état, peu kilométrés et bien entretenus tiennent très bien la cote. À l’heure actuelle, on trouve des exemplaires entre 27 000 € et 35 000 €, selon les versions (boîte auto ou manuelle, propulsion ou xDrive) et l’équipement. Les finitions Shadow Edition et les couleurs peu communes (Estoril Blau, Sunset Orange…) sont souvent les plus prisées.
À noter que les exemplaires boîte manuelle deviennent rares et recherchés. Pourquoi ? Parce qu’ils offrent un lien direct avec la mécanique, un feeling que les puristes apprécient… et que le marché récompense en général.
Fiabilité et coûts d’entretien : à quoi s’attendre ?
Globalement, la M140i s’en sort avec les honneurs côté fiabilité. Le moteur B58 est reconnu pour sa robustesse si l’entretien est rigoureux : vidanges moteur régulières (tous les 10 000 à 12 000 km idéalement), contrôle du circuit de refroidissement et respect du préchauffage en hiver.
Parmi les points d’attention :
- Sondes lambda ou débitmètre parfois capricieux vers 100 000 km
- Silentblocs de trains à surveiller surtout en conduite sportive
- Usure prématurée des pneus arrière sur version propulsion si conduite engagée
Côté entretien courant, les révisions tournent autour de 400 à 700 € en concession. Les freins standard tiennent bien, mais les utilisateurs dynamiques préféreront investir dans des disques/perfs renforcés. La consommation oscille entre 8 et 11 L/100 km selon le style de conduite — ce qui reste raisonnable pour les performances offertes.
Est-ce une voiture adaptée à l’export ?
C’est une question qui revient souvent pour ce type de modèles. Et la réponse est oui, sous conditions. La BMW M140i coche plusieurs cases appréciées à l’exportation : moteur performant, châssis recherché, fiabilité mécanique et finitions allemandes. Plusieurs marchés (Europe de l’Est, Moyen-Orient, Afrique du Nord) apprécient ce genre de véhicules haut de gamme dynamiques et discrets.
Attention toutefois aux normes de pollution. Certaines versions sont classées Euro 6b, pas toujours compatibles avec toutes les immatriculations actuelles à l’étranger. Les finitions en boîte manuelle trouvent plus difficilement preneur dans certains pays où la boîte auto est devenue la norme.
Enfin, les modèles bien entretenus avec carnet complet seront toujours plus faciles à valoriser que ceux au suivi douteux. Le détail fait la différence, surtout sur un modèle considéré comme une future « youngtimer ».
Pourquoi la M140i mérite une place à part dans le monde automobile
À une époque où les moteurs deviennent plus petits, les transmissions plus sages et les sensations plus synthétiques, la BMW M140i incarne une certaine idée de la voiture plaisir. Sans tomber dans l’extrême, elle propose un cocktail réussi de sportivité, de polyvalence et de fiabilité. Le tout dans un habit qui ne hurle pas sa différence, mais qui la confirme dès les premiers tours de roues.
Ce n’est pas une M2. Ce n’est pas une Civic Type R, ni une Golf R. C’est une M140i. Un modèle à part, désormais sans héritière directe, et qui pourrait bien devenir un futur collector pour ceux qui aiment sortir du lot… mais surtout prendre du plaisir à chaque virage.